Les rayons du soleil tapent sur sa peau blanche, montrant ses origines des pays nordiques. Un cocktail à la main, un magazine people de l'autre, Cade repose tranquillement sur un transat installé sur la terrasse de son appartement au trentième étage. Un petit sourire narquois trône sur ses lèvres, tandis qu'il regarde au travers de ses lunettes de marque la ville qui se déroule sous ses yeux : Los Angeles, déjà quatre années qu'il vit tranquillement dans ce petit bout de paradis. Cade a toujours voulu quitter le trou perdu dans lequel il est né, cette foutue Irlande. Une fois la majorité passée et les sous de son père de côté, il a sauté sur l'occasion pour frôler des pieds le sol américain qui le fait tant rêver depuis gosse. Lisant la première page du journal qu'il tient dans ses mains, Cade ne peut s'empêcher de lâcher un petit rire sournois. "Le jeune irlandais, Cade Heighton, tout juste âgé de vingt-deux ans, a encore fait parler de lui la nuit dernière. Nul n'ignore aujourd'hui qu'il est si on se tient au courant de la presse. Le bâtard du président irlandais aurait été aperçu hier soir dans un club huppé de Los Angeles totalement bourré. Mais le meilleur dans tout ça, c'est que quelqu'un l'aurait filmé en train de faire un véritable strip-tease dans le lieu et qu'il aurait apparemment terminé nu comme un verre pour le plus grand bonheur des demoiselles présentes ce soir-là..." Il ne termine pas la phrase qu'il lit et repose le magazine par terre, en soupirant de contentement et croisant ses bras derrière sa tête. Il a enfin obtenu le but qu'il voulait : avoir la même renommée que dans son pays d'origine, être le petit con rebelle et enfoiré de la ville qui ne cesse de faire des conneries. Ses pensées sont interrompues lorsqu'il entend les clés dans la porte de son appartement et une voix autant agréable qu'insupportable venir s’énerver derrière lui. "Cade as-tu vu le journal d'aujourd'hui ?!" commence-t-elle. Cade ne répond pas écoutant la respiration de la jeune femme dans son dos s'accélérer d'agacement, mais lui préfère la narguer en en sirotant la boisson entre ses doigts. "Tu m'écoutes quand je te parle, l'ordure ?" Le mignon surnom de la fin fait craquer le cou du garçon de mécontentement. Cade sait ce qu'elle lui reproche puisqu'il vient juste de lire le journal en question. Mais ce qu'il agace cependant, c'est le fait que lui soit fière de son action tandis que c'est le contraire chez elle. "Tu crois vraiment que j'ai quelque chose à faire de ton opinion May ?" lance Cade. "Rentre chez toi tout de suite si tu crois pouvoir dicter ma vie. Mon père n'a pas réussi à le faire, alors c'est sûrement pas une vulgaire assistante qui le fera. " Termine-t-il, en se moquant d'elle bruyamment. Il se lève de son fauteuil et retire ses lunettes en rentrant dans son appartement. De sa grande taille, il voit le petit bout de femme devant lui devenir rouge de colère, ce qui agrandit son sourire de toute évidence. May est sa neuvième assistante personnelle. Son père ne cesse de lui engager des assistants pour s'occuper de sa vie et également dans l'espoir de faire de son fils un jeune homme respectable. Foutaises. Cade est le résultat qu'a obtenu son con de père en faisant de sa mère sa maîtresse. Le jeune décida un jour de transformer la honte qu'il portait sur les épaules, de n'être que le vulgaire bâtard du président, en faisant de lui-même une réelle honte aux yeux de son père. Cheveux en couleur, tatouages, piercings, violence, vulgarité... Concernant les assistantes personnelles, Cade s'amuse à toutes les mettre dans son lit pour les virer le lendemain matin. Un petit jeu qu'il a élaboré à son arrivée à Los Angeles pour se distraire. Les relations amoureuses c'est trop peu pour lui, il n'y a que l'amusement qui résonne dans son esprit. Le plus drôle fut lorsque son père engagea une fois un assistant personnel, pensant que son fils ne toucherait jamais à un homme. Et c'est ainsi qu'on apprit que le fils Heighton était en faite bisexuel. Il met rapidement sa main dans ses cheveux colorés pour se recoiffer. May est la prochaine sur la liste, elle ne lui échappera. Il a tellement hâte de la voir sous lui comme les autres, bien que ce ne soit pas gagné pour le moment. La jeune femme devant lui est son idéal au féminin : rebelle, vulgaire, insolente et en prime, un physique qui ne laisse aucun homme de marbre. Il pourrait la virer facilement avec la façon dont elle s'adresse à lui, mais on ne pouvait rien lui reprocher sachant que Cade ne cesse lui aussi de la rabaisser. Les assistantes avant May finissaient toujours par ennuyer le jeune homme. Elles craquaient bien trop facilement à peine commençait-il à les séduire. Alors que May, c'est tout le contraire. Elle déteste Cade et c'est pour cela qu'il raffole d'elle. Sa défaite n'en sera que meilleure, comme il aime se le rappeler. "Je vois qu'aujourd'hui encore tu as décidé de faire ta tête de con. " finit par par dire la jeune femme devant lui d'un air exaspéré.  "Enfin, c'est pas comme si ça changeait de d'habitude. " rajoute-t-elle ironiquement. Cade ne répond pas à sa provocation, se contentant de marcher vers son assistante et s'arrêter à quelques centimètres d'elle. "Je suis venue te prévenir que tu avais rendez-vous à onze heures avec l'agence de mannequinat pour une séance photo..." Celle-ci plongée dans son planning, ne voit pas la tête de Cade se faufiler dans son cou et mordre d'un coup sec la peau fine qui s'y trouve comme un morceau de viande. Dés que la douleur se fait ressentir, May s'empresse de pousser Cade loin d'elle et de le regarder d'un air horrifié, en se tenant la main sur la morsure et de lui crier : "Mais t'es qu'un putain de gros malade, Heighton ! J'espère que tu le sais ! " La jeune femme prend rapidement ses affaires sous les yeux amusés de Cade qui ne dit rien et s'empresse de quitter l'appartement aussi vite qu'elle est arrivée, non pas sans lui avoir jeté un regard tueur en claquant la porte. En apercevant la marque violette qui est en train d’apparaître sur le cou de May avant que celle-ci ne parte, Cade ne peut s'empêche de retenir un sourire sur ses lèvres qui n'annonce rien de bon pour son assistante. Que le jeu commence...